top of page
Photo du rédacteurHélène Faure

Gamin des sables

Il est peut-être un peu tard pour vous parler d’été, mais la saison est propice à la nostalgie des plages ensoleillées ! Parmi les 10 nouveaux titres du mois d’Août sur la Radio Serre Che, Gamin des Sables a failli remporter la palme de la chanson du mois ; le morceau m’a fait l’effet d’une brise océane et m’a inspiré ces quelques mots.



Le goût salé des vagues

A l’arrivée de l’automne et alors que Marie est à deux doigts d’installer le sapin du premier Noël de Radio Baby #2, je m’offre plutôt un dernier bain de nostalgie estivale, entraînée au large par le 3ème album de Jeremy Frérot comme si j’écoutais la mer dans un gros coquillage tacheté.


Gamins des Sables, chanson éponyme de ce dernier album sorti le 13 septembre dernier, a réveillé les souvenirs d’enfance de celles et ceux qui comme moi, ont passé bien des étés à grignoter des churros au sable en regardant les vagues, partageant une orque gonflable avec les cousins, dégustant à volonté les moules-frites du 15 août.


Qui ne se souvient pas de ces “trajets à vélo” (l’orque sur le dos), du goût salé des vagues et des brioches au beurre ? J’étais le poisson dans l’eau, à la flotte jusqu’à ce que redescende le drapeau de la capitainerie, et je revois mon frérot à moi, ses blondes bouclettes au vent, observant les vagues et guettant les marées pour ne surtout pas rater la prochaine tempête, que nous irions voir frapper la digue du port. Ah, le port ! Ses bateaux sur l’eau, ses glaces qui nous dégoulinaient sur les doigts, le stand de tir, “les trampolines d’avant” et les feux d’artifice retombant en pluie d’étoiles sur l’océan...


Quand les souvenirs s’en mêlent, les larmes me viennent...

Ces jours heureux me collent à la peau comme le sable chaud sur nos peaux crémées à l’écran total, et Gamins des Sables m’a fait chavirer.


Du Chant des Sirènes au Gamin des Sables, il faut dire que Jeremy Frérot a ce don de trouver les mots, et de les chanter de cette voix envoutante avec laquelle il s’est fait une place dans la chanson française, sur un air de guitare qui rend la mélancolie plus jolie. Finalement, le sourire prend le dessus sur la nostalgie, la tempête laisse place à un nouvel après-midi ensoleillé, et on se surprend à zieuter les appartements avec vue sur la mer pour l’été prochain !


Bon, moi, je passais mes vacances à Jard-sur-Mer en Vendée, mais prenons plutôt la route du sud-ouest, cap sur le bassin d’Arcachon, qui a vu grandir les FréroDelavega, duo révélé par The Voice en 2014 et connu, entres autres bien-sûr, pour les titres Il y a et Le Chant des Sirènes.


Après leur séparation en 2017, chacun a poursuivi ses propres projets, et Jeremy Frérot a sorti son premier album solo, Matriochka, en 2018, puis Meilleure vie en 2021. De confinements en introspection, la vie, l’amour, le temps, les enfants aussi, sont autant de sujets philosophiques dont l’auteur, guitariste et chanteur nourrit ses textes.


De la Teste au Moulleau, le Cap Ferret en face

Auteur, guitariste, chateur et... restaurateur ! Parmi ses souvenirs d’enfance, le gamin des sables mentionne les lieux qui lui sont chers : “on habite au paradis” ; et c’est aussi au paradis que Jérémy Frérot et des amis ont ouvert en 2020 le Pestacle, à la Teste-de-Buch, et en 2023 leur deuxième restaurant, au Moulleau, quartier d’Arcachon - et le nom de ce dernier ?

Gamin des Sables !


Sans doute est-ce sur ces tables qu’ils aiment se voir danser, chantant leurs âges comme des enfants joyeux. Aux souvenirs d’enfance s’ajoute la chaleur des amitiés de toute une vie, du temps qui ne les séparent jamais, et des enfants nouveaux, qui peut-être, grandiront ensemble aussi ; “t’as vu comme on a grandi ?”


Et dire à l’univers, merci pour tout ça

J’ai eu la chance, entre deux saisons dans nos montagnes, de marcher à nouveau dans le sable chaud vendéen, dans les traces de ces souvenirs d’enfance ; j’ai même refait avec mon père l’un de ces châteaux de sable géants devant lesquels s’arrêtent, admiratifs, les passants, alors que mon fils d’alors deux ans, regardait la mer, découvrant les flaques et les vagues, pendant que sa petite sœur me donnait déjà secrètement le mal de mer. Mais pourquoi je vous raconte ça ?! “Pour dire qu’avec vous je me sens bien”, chante Jérémy dans le mini-morceau “Troisième album”, qui remue nos émotions comme il fouille dans sa tête, mentionnant innocemment un “dernier volet” qu’il clôture par Le meilleur pour la fin.


Adieu, paraît-il, est inspiré de la récente rupture de l’homme avec son épouse et mère de ses enfants ; sans le savoir, on pourrait croire à un innocent adieu de l’artiste, et ça c’est non, on est d’accord ? Frérot, on veut te voir continuer à danser sur les tables, comme un gamin heureux, comme un enfant pas sage, comme un gamin des sables !





2 vues0 commentaire

Comments


Commenting has been turned off.
bottom of page